cecileL'enseignement de F.M Alexander nous invite en premier lieu à observer, reconnaître et questionner nos habitudes de pensée et d'agir, en plaçant l'attention au centre de notre vie. Attention comme présence à soi et au monde, une manière de vivre plus pleinement. Cette observation nous replace dans le moment présent et nous permet de retrouver la possibilité de faire des choix.

Alexander, à partir de ses problèmes vocaux, a commencé par s'observer; il a prêté attention à la manière dont il s'utilisait quand il parlait. A partir de cette observation minutieuse, il a commencé à changer ses manières de faire, au fur et à mesure qu'il repérait les habitudes nocives qui nuisaient à son projet de vie, être acteur.

Nous avons souvent de l'attention une idée formatée par notre éducation et par les injonctions d'efficacité. L'enfant reçoit de nombreuses fois le commandement «Fais attention!», mais on ne lui apprend pas comment faire attention, à quoi faire attention. Ainsi cette notion d'attention devient la plupart du temps synonyme de tension, tensions musculaires et tensions psychiques. L'attention est alors un effort centré sur soi, qui risque de nous couper des autres et de notre environnement.

L'enseignement d'Alexander donne des moyens très concrets pour reprendre en main sa vie dans toutes ses dimensions. Il place la pensée au centre du mouvement et le mouvement comme dynamique et expression de la pensée et nous aide à traverser d'une manière plus consciente tous les aspects de la vie.

Alexander est effectivement parti de ses problèmes physiques, mais ce qu'il a découvert en premier lieu, c'est que l'être humain n'utilise pas assez ou mal, ses potentialités dans leur ensemble. Et la première de ces potentialités c'est la capacité d'attention à ce qui est train de se vivre, que ce soit dans des actes très simples de la vie quotidienne comme dans des actions plus complexes.

Lors d'une leçon, le professeur de Technique Alexander, par la parole et le toucher, suscite et réveille l'attention que l'élève peut porter à lui-même : ce qu'il ressent, ce qu'il est en train de faire ou de défaire, avec quels outils et quels questionnements il arrive et repart. Ce réveil de l'attention ouvre une disponibilité pour reconnaître les habitudes, les actions inutiles, les empressements, les peurs, les résistances. A partir de ces prises de conscience tout est possible à condition que l'élève s'engage dans le processus avec conscience et implication. Le professeur ne peut pas faire la démarche sans la participation active et éveillée de l'élève.

Lors des leçons, les élèves disent souvent que le travail les aide à prêter attention à ce qu'ils ne voyaient pas avant chez eux et dans leurs relations aux autres, à la vie dans son ensemble. Cette découverte est le catalyseur d'un processus de redécouverte de soi et de ses capacités à exprimer sa liberté de choisir : choisir de modifier des habitudes, choisir de s'en défaire si nécessaire.

Devenir attentif à la part obscure de soi, c’est être capable de choisir en pleine conscience ce qui convient, mais aussi d’éprouver les effets que les choix de vie produisent sur les autres, le monde, l’environnement. N’est-ce pas le ferment de la responsabilité qui se déploie dans le sens? Vivre en suivant les lumières tracées par la conscience plutôt que d’avancer dans l’obscurité de soi.

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